En Terre Sainte, un Noël sans touristes et sans pèlerins étrangers

Un magasin de souvenirs et d'articles religieux, le "Old City Bazar", fermé pour cause de confinement à Jérusalem.
Un magasin de souvenirs et d’articles religieux, le “Old City Bazar”, fermé pour cause de confinement à Jérusalem. (FRÉDÉRIC MÉTÉZEAU / ESP – REDA INTERNATIONALE)

Sam, 54 ans, referme la porte de sa boutique fondée par son arrière-grand-père. Son commerce est le plus proche du Saint-Sépulcre, le lieu supposé du tombeau de à Jérusalem, mais les affaires ne vont vraiment pas bien. “L’église est fermée. Il n’y a pas de touristes, pas d’activité, rien. Seuls les locaux viennent faire des achats. Je n’ai jamais rien vu de tel avant”, déplore Sam.   

Même à l’époque de l’Intifada on voyait des gens. Mais là, il n’y a personne.

Sam, un commerçant de Jérusalem

à franceinfo

Et la crise économique touche des milliers de personnes, comme l’a constaté Zacharie Micherki, un Palestinien chrétien de Jérusalem. Il est cadre municipal chargé de la voirie du quartier. “20% des habitants de Jérusalem et de Bethléem vivent du tourisme et quand ces vingt pour cent n’ont plus d’argent, ils ne consomment plus et d’autres encore s’appauvrissent. C’est un cercle vicieux. Mon beau-frère était guide, il ne travaille plus. Mon frère possède un bus pour promener les touristes, il ne travaille plus. Mon cousin a fermé son magasin de souvenirs depuis le corona. Dans tout Jérusalem, chaque jour la mairie ramasse 40% de déchets en moins car les gens achètent moins.”      

Ibrahim, son fils de 10 ans n’ira ni à la , ni avec ses copains scouts pour la parade de Noël. Heureusement, il reste les festivités en famille. “J’aime manger le pain à l’origan et puis le poulet rôti au four avec des légumes farcis et aussi le poulet farci, se réjouit-il d’avance. On décore le sapin de Noël à la maison et aussi on va à la Porte Neuve pour voir l’illumination du grand sapin.” 

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À quelques kilomètres de là, en Cisjordanie, Bethléem est également reconfinée et sous couvre-feu. Jeudi 24 décembre, la de minuit n’accueillera que 100 fidèles contre 4 000 habituellement. En Israël, la jauge est à 10 fidèles au maximum ! Pour Frère Jordan, un moine polonais, cette crise a une dimension spirituelle. “La vie avant le coronavirus était très rapide. Maintenant tout le monde a ralenti. Ils sont dans leur maison et maintenant vient ici pour nous sauver. Le plus important c’est de penser à notre vie éternelle.” Mais avant la vie éternelle, il y a la vie terrestre, les magasins sont fermés. “C’est difficile”, convient le moine. “Mais maintenant, on a la possibilité de mettre en pratique l’évangile”, rétorque-t-il. “Quand ton voisin n’a pas quelque chose, tu peux lui donner”. Depuis 10 mois aucune grande fête religieuse n’a vraiment été célébrée en Terre Sainte.

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